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[Sélection nationale] Comme la France, mais la fatigue en plus


(Photo : Vincent Lescaut)

Trois joueurs après la France, les Roud Léiwen vont devoir résister à la Belgique, n° 3 mondiale et qui a des envies d’Euro. Le match de trop?

Si cela semblait compliqué contre la France mercredi à Metz, dites-vous bien que dans l’hôtel des Roud Léiwen, à Bruxelles, vendredi soir, tout le monde savait que cela sera sans doute pire contre la Belgique, samedi. Le n° 3 mondial va aligner une équipe qui ressemble à celle qu’il imagine être en mesure d’aller conquérir le titre à l’Euro, avec entre autres un Doku impressionnant et un Lukaku reposé, face à un Grand-Duché ravagé par les absences et dans l’incapacité de s’inventer une nouvelle marge de manœuvre. Avec en plus beaucoup de minutes dans les jambes pour tout le monde.

Luc Holtz a d’emblée coupé court à toute discussion sur ses options : «On n’a pas de solution de rechange. Changer de système? Reconduire les mêmes joueurs? Changer? Mais qui? Si vous avez des solutions, je suis prêt à les entendre. Je ne sais pas encore ce qu’est le bon choix. Je ne saurai qu’après le match si j’avais raison ou si je me suis trompé.»

Le sélectionneur n’a sans doute pas beaucoup de certitudes sur cet amical si ce n’est celle-ci : il a plus de chances de se tromper que d’avoir une illumination salvatrice. On voit difficilement comment il pourrait faire autrement que bloc bas avec des lignes les plus resserrées possibles, en croisant les doigts pour que les patrons fassent aussi bien le boulot que 72 heures plus tôt. Avec des consignes qui sont à l’opposé de tout ce qu’il a pu faire ces dix dernières années. C’est d’ailleurs sa grosse satisfaction après la France : les vieux réflexes conditionnés de survie en milieu hostile, ceux du début du siècle, avec coulissements latéraux et gestion de la profondeur, plutôt que défense en avançant, sont encore dans l’ADN de ses gars. Une belle garantie.

«En face, ce n’est pas des peintres»

Mais ce n’était pas le point de départ de cette folle semaine, à l’origine. Il s’agissait en premier lieu, dans cette semaine à très hauts risques, de sauver la bonne opinion que l’on peut avoir de la sélection luxembourgeoise parce que même si l’on ne s’achète rien avec cette reconnaissance, elle est, aussi, un marqueur des progrès accomplis.

Mais dès avant Saint-Symphorien, Didier Deschamps dans son coin bleu de Clairefontaine, Domenico Tedesco dans son coin rouge de Tubize, râlaient gentiment sur l’obligation faite de jouer ce genre de matches de préparation et les adversaires de petit calibre qu’on peut s’y dégoter. Les médias hexagonaux s’étripaient eux pour savoir si France – Luxembourg n’était finalement pas qu’un simple entraînement un peu plus poussé (d’aucuns, rares, tentaient de préserver l’honneur grand-ducal en rappelant qu’«en face, ce n’est pas des peintres : ils ont fait 17 points lors de la dernière campagne») et certains sont même parvenus, prenant tellement ce rendez-vous par-dessus la jambe, à annoncer une composition d’équipe fantaisiste pour les Roud Léiwen, avec… Mica Pinto, Yvandro Borges et Leandro Barreiro pressentis au coup d’envoi. Samedi, le stade Roi-Baudouin, 50 000 places, sera lui loin de faire le plein.

On devrait être loin de Pérouse

Il faut s’en rendre compte : si reconnaissance il y a, elle est polie. Pas plus. Et le seul vrai regret que l’on peut nourrir, en ce mois de juin, c’est de ne pas avoir pu chatouiller un peu plus ces deux monstres avec toutes les armes à disposition de Luc Holtz pour savoir s’il y avait moyen de faire croître l’estime portée aux Roud Léiwen hors des frontières.

Pas pour offrir une très hypothétique sensation à l’Europe (encore que, le nul 1-1 arraché à Pérouse contre l’Italie en juin 2014, avait secoué le continent et préfiguré le pathétique mondial brésilien des Azzurri), mais pour mesurer un peu plus finement l’écart qui existe entre les Roud Léiwen et le sommet mondial. Autrement qu’en se référant systématiquement aux confrontations avec le Portugal, qui se passent toujours mal. On ne saura pas. Mais si on peut repartir de Bruxelles avec l’estime, même de façade, même condescendante du peuple belge…

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