Les doutes se sont confirmés : le loup est bel et bien présent au Luxembourg. Les autorités en ont obtenu la preuve scientifique, à la suite d’analyses ADN effectuées sur des moutons tués en juillet.
Le 15 juillet dernier, à Garnich, un éleveur faisait une terrible découverte : huit de ses moutons gisaient sans vie dans un pré. Deux semaines plus tôt, à quelques kilomètres de là, un agriculteur avait aperçu dans la nuit un canidé ressemblant à un loup. Il avait réussi à prendre une photo, qui ne permettait toutefois pas clairement d’identifier l’animal qui aurait pu tout aussi bien être un chien.
Il y avait tout de même de «fortes probabilités» pour qu’il s’agisse du loup, dont la rumeur évoque régulièrement le retour sur le territoire. Aucune preuve formelle n’avait toutefois été apportée jusque-là.
Un première depuis 1893
L’Administration de la nature et des forêts (ANF) a mené l’enquête. Elle a reçu récemment les résultats des analyses ADN faites par l’institut Senckenberg, a-t-elle annoncé vendredi. L’espèce responsable de la mort des moutons est désormais confirmée : il s’agit d’un loup, affirment les scientifiques, originaire des Alpes françaises et italiennes. Sa présence a déjà été signalée en Lorraine (dans les Vosges) et en Rhénanie-Palatinat. Au Grand-Duché, c’est une première depuis 1893, soit 124 ans ! « Cependant, on ne sait pas si le loup est toujours là », précise l’ANF.
Mais le pays est d’ores et déjà prêt à affronter la bête, qui ne s’attaque généralement pas à l’homme sauf rares exceptions. Un plan d’action, mobilisant les acteurs de l’agriculture, du domaine scientifique, de la conservation de la nature, des propriétaires forestiers privés et de la chasse, a été élaboré. Une brochure spéciale a été éditée et il est possible de se la procurer auprès de l’ANF et de ses différents centres : Mirador à Steinfort, A Wiewesch à Manternach, Ellergronn à Esch-sur-Alzette, Biodiversum à Remerschen et Burfelt à Insenborn.
Le Quotidien