Quatorze Etats membres de l’Union européenne, dont le Luxembourg, se sont dits prêts à signer des accords avec Berlin pour prendre en charge des réfugiés arrivés en Allemagne.
La chancelière allemande Angela Merkel a proposé à ses partenaires de coalition une batterie de mesures pour renforcer le contrôle des flux migratoires, a-t-on appris au sein de la coalition samedi à la veille de réunions cruciales pour la survie de son gouvernement. Très affaiblie par une fronde de son aile droite bavaroise, la dirigeante conservatrice souhaite notamment que les migrants arrivant en Allemagne mais déjà enregistrés dans un autre pays de l’Union européenne soient placés dans des centres d’accueil spéciaux et aux conditions très restrictives.
Cette proposition apparaît comme une main tendue aux conservateurs bavarois, en particulier à son ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, qui lui a lancé un ultimatum pour trouver une solution européenne aux flux migratoires faute de quoi il ordonnera le refoulement aux frontières des migrants déjà enregistrés dans un autre pays européen. Angela Merkel a toujours refusé toute mesure unilatérale et a négocié d’arrache-pied à Bruxelles des avancées au niveau européen pour réduire la pression migratoire et contenter son turbulent allié.
Au bord du divorce
Elle a également avoir obtenu le feu vert de 14 pays de l’UE, dont le Luxembourg, en vue de renvoyer les migrants enregistrés dans ces pays, selon des sources au sein de la coalition. Vendredi déjà, son gouvernement avait fait savoir que l’Espagne et la Grèce avaient donné leur accord pour reprendre les migrants arrivant en Allemagne mais enregistrés chez eux dans les bases de données européennes.
Parmi ces 14 pays figurent de farouches opposants à la généreuse politique d’accueil des réfugiés décidée par Angela Merkel en 2015, comme la Pologne, la République tchèque ou la Hongrie. L’Italie, parmi les pays en première ligne pour les arrivées de migrants, n’y figure pas en revanche.
Horst Seehofer, un Bavarois très conservateur, a fait d’un durcissement des conditions d’accès au système d’asile allemand un casus belli. L’ensemble de ces avancées doivent être examinées dimanche par le parti d’Angela Merkel (CDU) et celui de Horst Seehofer (CSU), deux formations alliées depuis 1949 mais qui se sont retrouvées au bord du divorce en raison du débat migratoire.
Le Quotidien/AFP