La poétesse luxembourgeoise Anise Koltz est la lauréate du Goncourt de la poésie Robert Sabatier qui sera décerné vendredi, indique lundi le site de l’académie Goncourt.
Âgée de 89 ans, Anise Koltz est, selon son éditeur, l’auteure d’une œuvre « vouée à l’incertitude, à l’inquiétude de ne pas formuler l’essentiel, c’est-à-dire une réalité qui échappe sans cesse, qu’il s’agisse de sa part visible ou du côté caché des choses ».
Lauréate de nombreux prix littéraires dont le prix Apollinaire (1998) et le prix de littérature francophone Jean Arp (2008), Anise Koltz a d’abord publié ses textes en allemand avant d’écrire exclusivement en français à partir des années 1980. Une anthologie de ses poèmes a été publiée en 2016 sous le titre Somnambule du jour à l’occasion des 50 ans de la collection Poésie/Gallimard.
Éternelle insubordonnée
« La poésie doit témoigner du déroulement de notre époque. Or jamais dans l’histoire de l’humanité il n’y a eu siècle plus barbare que le nôtre. Et les horreurs continuent et se multiplient dans tous les coins du monde. Nous sommes impuissants face à tant de misère, de corruption et de manipulation. Faut-il passer devant des drames qui ont lieu, les yeux fermés de peur d’être soi-même broyé par la violence ? », s’interroge cette éternelle insubordonnée à l’ordre établi.
« Le poète doit donc aussi prendre position face au monde qui l’entoure. Finis, fleurs et petits oiseaux… Dieu est mort ! L’homme est seul face à lui-même, face à l’univers », répond-elle en donnant ainsi le sens de sa poésie.
Le Quotidien/AFP