Le président François Hollande a confirmé vendredi le caractère «terroriste» de l’attaque meurtrière de Nice et annoncé une série de mesures pour renforcer la lutte antiterroriste, dont la prolongation de l’état d’urgence, dans une allocution télévisée prononcée en pleine nuit depuis l’Élysée.
Déplorant un bilan encore provisoire de 77 morts, «dont plusieurs enfants», ainsi qu’«une vingtaine de blessés en état d’urgence absolue», le chef de l’État a souligné que le «caractère terroriste» de l’attaque «ne peut être nié». Peu après l’allocution présidentielle, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a déclaré à Nice que le bilan provisoire s’élevait à 80 morts et 18 en urgence absolue.
«C’est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste» et «nous devons tout faire pour (…) lutter contre le fléau du terrorisme», a insisté le chef de L’État, précisant ignorer encore si le conducteur du camion disposait de complicités. «Nous devons, puisque nous sommes dans une période estivale, rehausser encore notre niveau de protection», a poursuivi François Hollande.
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Il a ainsi annoncé, avant même le conseil restreint de sécurité et de défense qu’il réunira à 09h00 à l’Elysée, le maintien «à un haut niveau de l’opération Sentinelle», rappelant qu’elle mobilisait «10 000 militaires, en plus des gendarmes et des policiers». Fait exceptionnel, le président de la République a également annoncé sa décision «de faire appel à la réserve opérationnelle» constituée d’ancien militaires ou gendarmes, «en particulier pour le contrôle des frontières».
«Solidarité à l’égard des victimes et de leurs familles»
Quant à l’état d’urgence, dont il avait annoncé quelques heures plus tôt, lors de sa traditionnelle interview télévisée du 14 juillet, qu’il prendrait fin le 26 juillet , il sera «prolongé de trois mois», un projet de loi devant être «soumis au Parlement d’ici la semaine prochaine». «Rien ne nous fera céder dans notre volonté de lutter contre le terrorisme et nous allons encore renforcer nos actions en Syrie comme en Irak», a ajouté le chef de l’État et des armées, promettant de «frapper ceux qui justement nous attaquent sur notre propre sol, dans leurs repères».
François Hollande a également annoncé qu’il se rendrait à Nice avec le Premier ministre Manuel Valls à l’issue du conseil de défense «pour soutenir la ville, ses élus, dans cette épreuve, et mobiliser tous les moyens nécessaires». «J’exprime au nom de la nation éplorée notre solidarité à l’égard des victimes et de leurs familles», a-t-il encore déclaré depuis le salon Napoléon III de l’Elysée, là même où il s’était déjà exprimé pour des allocutions similaires après les attentats de janvier et novembre 2015.
Le Quotidien/AFP