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Fratricide à Esch : la perpétuité confirmée en appel


«J'ai interjeté appel, car les premiers juges ont retenu que je n'ai pas exprimé de repentir sincère. Je regrette profondément ce que j'ai fait. Même si ce que j'ai fait n'est pas excusable», s’était expliqué Eric L. (28 ans) devant la Cour d'appel. (Photo : F. A.)

La Cour d’appel a confirmé, ce mardi après-midi, la peine prononcée en première instance contre Eric L. Il avait tué son frère fin 2014.  Le second prévenu poursuivi pour recel de malfaiteur, quant à lui, écope de deux ans de prison et d’une amende de 3000 euros. En première instance, ce dernier avait été acquitté.

Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2014, Eric L. avait empoisonné son frère, placé sous curatelle, avec un jus de mangue auquel il avait mélangé des médicaments, avant de mettre le feu à son appartement situé au 3e étage d’un immeuble, place de Stalingrad, à Esch-sur-Alzette.

En première instance en février dernier, il avait écopé de la perpétuité. « J’ai interjeté appel, car les premiers juges ont retenu que je n’ai pas exprimé de repentir sincère. Je regrette profondément ce que j’ai fait. Même si ce que j’ai fait n’est pas excusable», s’était expliqué Eric L. (28 ans) devant la Cour d’appel. «J’ai aussi fait appel à cause de la peine», avait ajouté le prévenu, qui suit actuellement un traitement psychiatrique en prison.

« Un crime perfide, sournois et crapuleux »

Mais pour le parquet général, il n’y avait pas lieu d’accorder la moindre circonstance atténuante vu le caractère du crime. «On a rarement vu un crime aussi perfide, sournois et crapuleux», avait retenu l’avocat général pour qui l’aveu ne constitue pas non plus une circonstance atténuante. «Il était fermement décidé à supprimer son frère par tous les moyens à sa disposition : d’abord il y a eu la tentative d’empoisonnement, ensuite l’incendie», avait-il récapitulé.

Conformément aux réquisitions du parquet général, la Cour d’appel a déclaré « non fondé » l’appel d’Eric L. Elle a confirmé, ce mardi après-midi, le jugement de première instance : Eric L. écope de la perpétuité.

Contre le second prévenu Alessandro S. (35 ans) poursuivi pour recel de malfaiteur, le parquet général avait demandé deux ans de prison et une amende de 3000 euros. À la différence des premiers juges qui l’avaient acquitté, la Cour d’appel l’a reconnu coupable et condamné à la peine requise par le ministère public.

«À tort il a été acquitté», avait estimé le représentant du parquet général. Le 11 janvier 2015, Alessandro S. avait été arrêté au poste de frontière à Wasserbillig alors qu’il était en train de conduire Eric L. à l’aéroport de Francfort (D). Ce dernier prévoyait de s’envoler pour la République dominicaine… «Eric ne m’a jamais dit qu’on le cherchait. Il m’a toujours dit que son frère s’était suicidé», s’était défendu Alessandro S. devant la Cour d’appel. De l’avis du parquet général, il était toutefois clair qu’il aidait son ami à échapper à la justice.

Fabienne Armborst

Retrouvez l’intégralité de cet article dans Le Quotidien papier de ce mercredi 13 décembre.