L’ancien Premier ministre français Michel Rocard est mort samedi à 85 ans, a annoncé son fils Francis à l’AFP.
Théoricien de la deuxième gauche, Michel Rocard a été premier ministre de François Mitterrand de mai 1988 à mai 1991. Il fut aussi 1er secrétaire du PS, député européen, député et sénateur Yvelines.
Il est décédé à l’âge de 85 ans samedi en milieu d’après-midi dans un hôpital parisien, a précisé son fils.
Le président français François Hollande a aussitôt salué une « grande figure de la République et de la gauche », qui incarnait « un socialisme conciliant utopie et modernité ».
De son côté, le Premier ministre français Manuel Valls, issu lui-même du rocardisme et qui avait travaillé à Matignon auprès de Michel Rocard, a jugé qu’il incarnait « la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité ».
Dans un entretien au Point le 23 juin, Michel Rocard « remerciait » Manuel Valls et le ministre de l’Economie Emmanuel Macron d’affirmer qu’ils le considèrent comme leur mentor: « ils le font tout le temps, c’est gentil à eux ». « Mais ils n’ont pas eu la chance de connaître le socialisme des origines, qui avait une dimension internationale et portait un modèle de société », ajoute-t-il aussitôt.
« Jeune socialiste, je suis allé chez les partis suédois, néerlandais et allemand, pour voir comment ça marchait. Le pauvre Macron est ignorant de tout cela », avait déclaré Rocard. « La conscience de porter une histoire collective a disparu, or, elle était notre ciment. Macron comme Valls ont été formés dans un parti amputé. Ils sont loin de l’Histoire », déplorait-il.
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— Le JDD (@leJDD) 2 juillet 2016
Le Quotidien
Il s’était prononcé en faveur du Brexit
Michel Rocard avait déclaré souhaiter le Brexit, parce que, avait-il expliqué le 23 juin dans un entretien au Point, « la présence de la Grande-Bretagne depuis 1972 dans l’Union européenne nous interdit d’avancer ».
« La Grande-Bretagne ne conçoit pas l’Europe comme une entité politique… Elle ne souhaite pas qu’elle soit un pouvoir de régulation mondiale », déplorait Michel Rocard, alors que les Britanniques votent jeudi sur leur appartenance à l’Union européenne lors d’un référendum historique.
« L’Europe est en train de disparaître », s’alarmait-il. « La présence de la Grande-Bretagne depuis 1972 dans l’Union européenne nous interdit d’avancer. Donc, je souhaite le Brexit. Mais il n’est pas sûr que nous sachions en profiter ».