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FC Metz : soir de (petite) première pour Vincent Thill


À 16 ans et 230 jours, le milieu de terrain luxembourgeois fêtait son premier match en Ligue 1 hier devant les 17 000 spectateurs du stade Saint-Symphorien, à Metz. (Photo : AFP)

L’histoire retiendra au moins ça : Vincent Thill a disputé son premier match de footballeur professionnel le 21 septembre 2016, alors que le FC Metz était mené 0-3 à la maison par une équipe de Bordeaux intransigeante et sans qu’il ait la moindre chance d’y changer quoi que ce soit, d’autant que les Girondins ont alors mis le pied sur le ballon pour en priver le club hôte.

Au rayon des anecdotes qui reviendront peut-être dans son CV de fin de carrière, on retiendra aussi que la personne chargée de remplir la feuille de match de cette 6e journée de Ligue 1 l’a affublé d’un âge en décalage avec sa précocité : 17 ans. Non, Vincent Thill n’a pas grandi d’un coup (encore que, depuis hier…), il reste l’un de ces petits génies qui aura débuté en Ligue 1 à l’âge de 16 ans et 6 mois.

Parmi les chanceux de ces dix dernières années, peu sont devenus de très grands joueurs et même le Bordelais Jérémy Menez (qui n’était pas sur la feuille de match côté Girondins, hier, pour cause de blessure) végète un peu.

Ce n’est donc pas une garantie en or que lui a offerte Philippe Hinschberger en le lançant enfin dans le grand bain, sous les yeux, notamment, de Luc Holtz, assis en tribune présidentielle. Entré à la place de la star messine du moment, Mevlüt Erding, Thill arborait encore ce casque d’or hérité du déplacement de la sélection en Lettonie et en Bulgarie, il y a deux semaines.

Le premier joueur du siècle en L1 !

Ses premières photos officielles sur un terrain de Ligue 1 seront donc peroxydées, mais suffisamment enthousiasmantes pour son entourage. Son agent, Didier Philippe, l’a d’ailleurs bien noté : «Il s’agit du tout premier joueur né dans ce siècle qui évolue en Ligue 1!»

Deux heures plus tôt, au pied de la tribune ouest de Saint-Symphorien, son père, fataliste, ne lui voyait pourtant pas beaucoup de chances de faire ses grands débuts. «Je sais que c’est compliqué pour tout le monde, mais à un moment, il va bien falloir le lancer un peu non?», indiquait-il en haussant les épaules.

Voilà, c’est fait. On n’a rien pu voir de dingue en dix minutes, devant quelque 15 000 spectateurs. Une remise en une touche, une faute et un tir de 25 mètres, en contre, stoppé net par le premier rideau de défenseurs.

Pour savoir ce que vaut vraiment Vincent Thill, pour le voir faire ce qu’il fait si bien c’est-à-dire être créatif et décisif, il faudra vraisemblablement patienter bien plus longtemps. Se contenter d’abord pendant quelques mois de bribes de rencontres arrachées par son talent et les opportunités. Mais c’est déjà ça de pris. Vincent Thill a commencé. Et c’est bien.

De notre envoyé spécial à Saint-Symphorien, Julien Mollereau