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Chiens enfermés dans une camionnette : l’éleveur écope d’une amende


Les chiens étaient enfermés dans des cages vétustes, sans eau ni nourriture, au milieu de leurs excréments. (illustration AFP)

Le quinquagénaire qui avait laissé sa camionnette avec ses sept chiens en plein soleil sans eau ni nourriture, le 3 septembre dernier à l’occasion d’une exposition canine à Luxexpo au Kirchberg, écope aussi d’une «interdiction de tenir des animaux» pendant dix ans.

La camionnette n’avait pas de climatisation. La trappe d’aération était fermée. Le véhicule n’était absolument pas équipé pour transporter ces chiens.» Le constat de la policière dépêchée sur les lieux de l’incident est clair.

Il est autour de 13h ce dimanche-là quand elle arrive sur le parking de Luxexpo : une vingtaine de personnes s’amassent autour de la camionnette immatriculée en France. Son propriétaire est au volant, prêt à prendre la fuite.

Ce sont des défenseurs des animaux alertés par les aboiements dans le véhicule qui ont appelé la police. À l’intérieur du véhicule, les agents découvrent sept chiens enfermés. Toujours d’après la policière entendue lors du procès, leurs conditions de vie y étaient pitoyables : «Les cages étaient vétustes. Les chiens se trouvaient au milieu de leurs excréments. Je n’ai pas aperçu de gamelle pour qu’ils puissent boire.» «Il est arrivé à 3h dans la nuit sur le parking. Sa camionnette a passé la matinée au soleil», avait-elle ajouté.

À la suite de cette découverte, le conducteur avait été appréhendé et le véhicule confisqué. Et un vétérinaire chargé d’examiner l’état des animaux. «Ils n’étaient pas sous-alimentés. Mais une partie des chiens avaient des poux. Une autre, des croûtes au niveau des pattes… Un avait une tumeur à la patte. Il n’a pas pris soin d’eux», avait récapitulé le témoin.

L’éleveur était venu avec un total de huit chiens à l’exposition. Au moment de l’intervention de la police, le huitième – il semble que ce dernier avait bonne mine – se trouvait à l’intérieur de Luxexpo. «Il voulait prendre la fuite avec les sept dans sa camionnette et laisser le dernier», avait remarqué la policière.

Déjà interdit d’élevage en France

Le prévenu, Abdelkrim S. (51 ans), ne s’était pas présenté à son procès devant le tribunal correctionnel mi-décembre. L’éleveur avait écrit au parquet et au tribunal qu’il ne viendrait pas. Lors de son audition à la police, le quinquagénaire avait indiqué toujours transporter ses chiens de cette façon. Il en aurait une trentaine. Il avait expliqué être déclaré en France, mais exercer son activité d’éleveur professionnel en Belgique. Il ne pouvait toutefois pas présenter de papiers attestant ses déclarations. Les huit chiens avaient été placés dans un asile pour animaux.

Le parquet reprochait au quinquagénaire de ne pas avoir donné aux animaux la nourriture et les soins appropriés et de ne pas les avoir transportés dans un véhicule ou récipient aménagés de façon à leur éviter autant que possible toute souffrance, dommage ou lésion.

Ce n’est pas la première fois qu’il attire l’attention des autorités. De l’enquête, il est ressorti que l’homme est déjà connu pour ce type d’infraction lié au bien-être des animaux. En 2005, il avait ainsi été condamné en France pour maltraitance animale. Il avait écopé d’une amende et d’une interdiction d’élevage pendant trois ans.

Jeudi après-midi, l’éleveur a été condamné à 3 000 euros d’amende et à une «interdiction de tenir des animaux» pour une durée de dix ans. «Monsieur n’a plus le droit de se faire remarquer au Luxembourg», avait estimé le représentant du parquet. Enfin le tribunal a ordonné la confiscation des chiens qui appartiennent au quinquagénaire. Il a ordonné leur remise à une organisation œuvrant pour la protection des animaux. Quant aux trois chiens dont il n’est pas le propriétaire, selon les documents à la disposition de la justice, ils devraient être restitués à leurs légitimes propriétaires.

Sa camionnette n’a pas été confisquée étant donné que la chambre du conseil la lui avait déjà restituée avant le procès.

Fabienne Armborst