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Bus transfrontaliers CitéLux : les deux lignes menacées de disparition


Les élus du nord mosellan vont lancer un plan de restructuration du réseau de transport pour dégager des économies, qui passerait par la suppression de la liaison avec le Luxembourg. (Photo RL/Julio Pelaez)

Dérapage financier, grèves, absentéisme, projets en berne : les transports en commun de Moselle Nord traversent une période difficile.

Rien ne va plus du côté du réseau de transports en commun de Moselle Nord, exploité par la société Trans Fensch pour le compte du Syndicat mixte des transports urbains Thionville Fensch (Smitu).

Grève. Jeudi, de très nombreux salariés de Trans Fensch étaient en grève pour exprimer leur inquiétude avant le changement de statut de leur entreprise, qui doit devenir, au 1er janvier prochain, une régie du Smitu. Ils craignent une remise en cause de leurs acquis.

Absentéisme. « En ce moment, sur les 260 conducteurs de Trans Fensch, 62 sont en arrêt maladie », révèle Jean-Marie Mizzon, le président du Smitu. Un taux d’absentéisme astronomique qui a des conséquences pour les usagers. Depuis déjà plusieurs mois, pratiquement tous les jours, certains bus sont supprimés. « C’est une situation inadmissible », réagit Jean-Marie Mizzon.

Dérapage financier. Selon le président du Smitu, le déficit d’exploitation du réseau de transport se serait creusé de 6 M€ depuis 2010. En cause : des augmentations de salaires mais aussi le lancement de nouvelles lignes trop coûteuses. « Nos deux lignes transfrontalières, la 302 et 303, qui ne transportent que quelques dizaines de passagers, nous coûtent par exemple 2,5 M€ par an », révèle Jean-Marie Mizzon.

Ces deux lignes pourraient disparaître dans les prochains mois. A moins que le gouvernement luxembourgeois ou la Région Grand-Est, sollicités par le Smitu, ne décident d’en assurer la charge.

Projet en berne. En 2010, les élus du Smitu ont pris la décision de réaliser un transport en commun en site propre (TCSP). Comme la loi l’autorise, ils ont donc augmenté le versement transport, l’impôt que payent les entreprises du territoire pour financer le transport collectif. Les recettes liées à cette augmentation doivent normalement servir exclusivement à la réalisation de ce projet. Mais dans le nord mosellan, pour l’instant, elles ont beaucoup servi à éponger le déficit d’exploitation du réseau. Résultat ? « Au vu de nos charges d’exploitation actuelles, nous n’avons pas les moyens de financer le projet de TCSP, chiffré à 140 M€ », révèle Jean-Marie Mizzon.

Anthony Villeneuve (Le Républicain Lorrain)