Marcel et Jacqueline Jacob, mis en examen et écroués vendredi dernier dans l’affaire de l’assassinat de Grégory Villemin en 1984 dans les Vosges, ont été remis en liberté mardi par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon, a annoncé l’avocat de l’un deux.
« La chambre de l’instruction a entendu nos arguments sur la faiblesse des charges », a déclaré devant la presse au sortir du palais de justice de Dijon Me Stéphane Giuranna, qui défend Marcel Jacob, 72 ans, grand-oncle de Grégory, assassiné à l’âge de 4 ans le 16 octobre 1984 et jeté ligoté dans la Vologne.
Son épouse, Jacqueline, également âgée de 72 ans, avait également été inculpée et écrouée pour « enlèvement et séquestration » suivis de mort. Elle est par ailleurs soupçonnée d’avoir rédigé des lettres d’un ou plusieurs mystérieux corbeaux qui harcelaient les parents de Grégory.
Logés à deux endroits différents
Cette décision, d’application immédiate, constitue un sérieux revers pour les enquêteurs et le parquet général qui avait requis le maintien en détention. La chambre de l’instruction, qui tenait une audience à huis clos, a décidé de leur remise en liberté immédiate. Les deux époux ne retourneront pas chez eux dans les Vosges, mais seront placés dans deux logements différents à des adresses tenues secrètes dans le cadre de leur contrôle judiciaire.
« La cour a pris en considération les éléments que nous avons apportés ce week-end, à savoir les adresses secrètes, une interdiction absolue pour les époux Jacob de communiquer avec les médias, sans quoi leur placement en détention provisoire pourrait être immédiatement ré-ordonné », a précisé Me Giuranna, pour qui les deux septuagénaires « ont vécu un cauchemar » depuis la fin de la semaine dernière. Tous deux avaient été interpellés et placés en garde à vue mercredi dernier, un incroyable rebondissement dans cette affaire qui hante les esprits depuis près de 33 ans.