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[BGL Ligue] Le RM Hamm Benfica enfin en AG : « Ça tombe bien, j’ai des questions à poser »


Photo: Gerry Schmit

Le club benfiquiste va effectuer son assemblée générale ce vendredi soir, la première en deux ans, mais ses catégories jeunes ont foutu le camp. Et leurs formateurs s’interrogent.

L’ancien directeur sportif du club hammois, Tony Costa, qui est aussi l’un des trois initiateurs de l’arrivée d’une école de foot estampillée Benfica Lisbonne au pays, vit une semaine particulière. Lui qui faisait partie des détracteurs d’une direction accusée par certains de chercher à se soustraire aux obligations de conduire des assemblées générales, a choisi de prendre la parole au moment précis où son ancien club retrouvera une forme de normalité, ce soir. Mais il a envie de dire certaines vérités.

Peut-on commencer par vous demander votre avis sur la tenue de cette assemblée générale que les supporters du RM Hamm Benfica autant que ses membres appellent de leurs vœux depuis deux ans?

Tony Costa : Qu’elle tombe bien parce que j’ai pas mal de questions à poser. J’aimerais déjà savoir ce que la direction a fait de tout l’argent qui aurait pu ou dû revenir au secteur « jeunes« .

Le départ de l’école de Benfica du Cents pour rallier Pfaffanthal fait beaucoup jaser dans le milieu. Qu’en est-il exactement?

Eh bien en fait, c’est simple. On avait tout monté, à trois (NDLR : avec Pedro Amorim et Paul Farrajota) et on avait 230 jeunes, la saison dernière. Pour nous, il était évident, logique, d’installer une école de Benfica au RM Hamm Benfica mais ces derniers ont décidé de tout arrêté en disant que cela ne leur rapportait rien. Mais nous, ça nous a coûté.

Comment ça?

La saison passée, la licence pour les enfants était à 250 euros pour l’année parce que le Benfica envoie un coordinateur depuis Lisbonne. Il faut le nourrir, le loger, le véhiculer. Avec les cotisations, on avait plus de 55 000 euros mais le club a préféré les garder pour lui plutôt que de le donner au Benfica pour payer le coordinateur. Et au final, on nous a mis dehors en disant  que ce n’était pas intéressant? Et maintenant, il leur reste quoi? Des U7, des U9… Ils avaient 230 gamins, ils n’en ont plus qu’une cinquantaine. Mais nous, pour maintenir notre activité, on a dû déménager, s’associer à Pfaffenthal et augmenter les cotisations à 450 euros l’année pour compenser la perte de la première. Sinon, ce n’était pas possible.

On imagine que pour les enfants de ressortissants portugais, la perspective de jouer sous la bannière du Benfica, joue un grand rôle dans le fait d’accepter ces conditions particulières?

Eh bien non et c’est assez étonnant : on a des Portugais qui ne représentent que 40 % du total de nos joueurs et ne sont pas majoritairement fans du Benfica mais plutôt de Porto, mais aussi des Polonais, des Belges, des Français, des Grecs, des Allemands… dont certains viennent parfois des pays limitrophes.

On a du mal à imaginer qu’une telle richesse, qu’une telle mixité, n’ait pas intéressé le club hammois.

Et pourtant. C’est le logo de Benfica qui les fait venir mais vu qu’on le conserve aussi maintenant que nous sommes à Pfaffenthal, un club qui n’avait pas d’équipes de jeunes et en a maintenant plein. On n’a pas encore de juniors ni de scolaires, mais c’est une question de génération et cela sera le cas la saison prochaine. Ce sont des gamins qui jouent pour Pfaffenthal, sous maillot benfiquiste. Cette saison, on a environ 120 jeunes dont certains occasionnels, qui sont sous licence ailleurs et qui viennent chercher, une à deux fois semaines, quelque chose de plus carré que ce qu’ils rencontrent dans leur club. Avant, tous les jeunes de la capitale allaient au RFCU. Maintenant… moins. On envisage même de recruter deux formateurs de plus.

Avez-vous l’impression que votre ancien club a raté le coche dans cette affaire?

Pfaffenthal vient de gagner douze équipes d’un coup avec plein de gens qui vont autour, des sponsors aussi, notamment. Et une organisation de suivi sportif – on filme les matches- et médical – médecin du sport, kiné, nutritionniste-, dont va finalement profiter Pfaffenthal. C’est surtout se priver de plein de futurs seniors qui auront reçu une formation « Benfica« , basée sur le ballon et toujours sur le ballon. Et qui commence maintenant dès 3 ans. Oui, ils ont raté le coche.

Entretien avec J. M. 

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