Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
SÉLECTION NATIONALE Les premières minutes de Mathias Olesen en Bundesliga, avec Cologne, juste avant ce rassemblement, peuvent-elles, à terme, perturber le duo Martins-Barreiro?
En mars 2022, le Luxembourg possède une paire de récupérateurs qui pèse 20 millions d’euros. Leandro Barreiro est valorisé à un peu plus de 10 millions d’euros et c’est aussi cette somme, selon des médias russes, dont s’est acquitté le Spartak Moscou pour s’attacher les services de Christopher Martins, cet hiver. «Si on postule à devenir titulaire à ce poste dans les prochaines années, s’emballe leur sélectionneur, on sait d’avance ce qu’il faut : c’est niveau Bundesliga minimum. Ce sera dur de bouger ces garçons. Surtout s’ils continuent à évoluer comme ça. Je le vois bien dans leur attitude lors des rassemblements : ils ont plus de tout. Plus de calme, plus de maîtrise, plus de leadership, dans les décisions qu’ils prennent sur et en dehors du terrain.»
Dire ça n’est pas anecdotique, quand on compte, dans son effectif, un homme qui, en une seule campagne de Ligue des champions, a fait voler en éclats toutes les barrières psychologiques que pouvaient encore s’imposer les Roud Léiwen (Sébastien Thill), un néopro spécialiste de la récupération (Diogo Pimentel) et un homme désormais bien plus offensif mais qui a explosé à ce poste (Olivier Thill).
«Personne ne peut plus lui enlever ça»
Et depuis le 20 mars, un quatrième larron est venu ajouter son nom avec le plus grand sérieux à cette liste déjà impressionnante : Mathias Olesen. Non content d’avoir prolongé à Cologne quelques semaines plus tôt, jusqu’en 2024, l’ancien gamin de Walferdange, Mamer et du RFCU a fêté, lors de la dernière journée de Bundesliga, ses toutes premières minutes officielles à ce niveau. Six minutes contre le Borussia Dortmund qu’il n’oubliera pas. Parce qu’elles se sont soldées par un match nul (1-1) contre un postulant au titre et parce qu’elles ont ouvert le robinet à éloges. De Jörg Jakobs, le directeur sportif du club tout d’abord : «Mathias le méritait. Personne ne peut plus lui enlever le fait qu’il a joué contre Dortmund devant 50 000 spectateurs. J’espère que c’est le début d’un bon développement. Bien sûr, ce sera dur pour lui, quand tout le monde sera de retour, mais il a suffisamment de temps pour se développer de manière à devenir un candidat permanent à l’équipe première.»
Jakobs l’a relevé, il y a des blessures et des cas de covid, à la récupération, chez l’actuel 7e de Bundesliga. Mais que Steffen Baumgart fasse confiance à un poste aussi délicat à un joueur de 21 ans sans expérience en dit finalement long sur la confiance qu’il place en son Luxembourgeois. «Il a très très bien performé en ligue régionale. C’est un joueur que nous voulons développer. Nous verrons comment les choses se passent avec lui cet été», indique le coach. Une façon de poser la question de son intégration définitive à l’effectif pro? Olesen n’attendra pas jusque-là pour tenter de perturber la hiérarchie. «Quand je vois son évolution…», souffle le sélectionneur, semblant confirmer qu’il faudra confirmer avec le grand blond, qui peut aussi jouer un cran plus haut. Il y a peut-être un peu plus de place qu’entre les deux «kings» de la récup’…
