Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après le renvoi de l’UNA Strassen de Youn Czekanowicz, son représentant Alessandro Iovino a tenu à mettre les points sur les i. L’occasion pour l’agent d’évoquer l’avenir du gardien, et d’égratigner Luc Hilger, le président strassenois.
Ce qui se passe dans l’intimité du vestiaire devrait selon lui y rester. Mais puisque l’accrochage ayant opposé dimanche son joueur Youn Czekanowicz et Kevin Lourenço en est sorti, Alessandro Iovino a tenu à le nuancer. Renvoyé de l’UNA Strassen pour avoir frappé son équipier à la mi-temps du match contre la Jeunesse (0-5, 25e journée), Czekanowicz n’a, d’après son agent, «pas mis le premier coup. Lourenço l’a pris par la gorge, il s’est défendu».
Échaudé que le portier évoque le club en des termes «inacceptables» avec un attaquant adverse, le milieu nous confiait mardi avoir attendu d’être dans le vestiaire pour lui demander des comptes. «Il aurait dû reconnaître ses torts, et la discussion aurait été close, jugeait le taulier strassenois. Mais il a immédiatement haussé le ton.» Une réaction inappropriée venant d’un joueur de 20 ans, estime Lourenço, qui a alors, il l’avoue, «voulu le secouer pour le faire réagir».
«Youn s’est excusé»
Avec les conséquences que l’on connaît : un coup de poing du portier, immédiatement renvoyé de l’UNA par Luc Hilger, le président strassenois, qui disposait d’une option pour prolonger d’un an son prêt en provenance du Progrès Niederkorn. Depuis, «Youn et Kevin se sont parlé. Youn lui a présenté des excuses, tout s’est arrangé». C’est moins fluide en revanche avec Hilger, que Czekanowicz tenterait depuis dimanche de joindre, en vain. «Il n’est pas très accueillant, euphémise Iovino, et se montre très cassant dans ses messages.»
Luc Hilger a donné son accord pour cet essai, mais il a enlevé une semaine de salaire à Youn
Les propos de Czekanowicz ayant entraîné la bagarre? «Il a juste dit qu’il voulait jouer à un plus haut niveau, progresser, et partir de là», lâche Iovino. L’agent ne s’en cache d’ailleurs pas : passé plus jeune par le Bayer Leverkusen, le FC Bruges et La Gantoise, le gardien aimerait retenter sa chance à l’étranger. Avec l’autorisation de l’UNA et du Progrès, l’international U21 a ainsi effectué la semaine dernière un essai au Fortuna Düsseldorf, ambitieux pensionnaire de D2 allemande.
Cette parenthèse aurait selon Alessandro Iovino suscité «la jalousie» au sein de l’effectif strassenois : «À son retour, quand il donnait des consignes ou replaçait ses défenseurs, certains lui répondaient « Ici, on n’est pas au Fortuna… » Et le mercredi 28, j’ai fait avec lui 500 kilomètres aller-retour pour aller jouer à Hesperange. On ne nous a même pas remerciés.»
Suivi aux Pays-Bas, en Italie et… en BGL Ligue
Dans cette affaire, Alessandro Iovino en veut particulièrement à un homme : Luc Hilger. «Avant même l’essai, il nous a dit d’avertir le Fortuna qu’il voulait 50 000 euros pour Youn, s’étonne l’agent. Et malgré son accord pour cet essai, il lui a enlevé une semaine de salaire. Ce n’est pas correct. Les jours précédant le match, il harcelait Youn pour qu’il reste un an de plus et lui a posé un ultimatum vendredi dernier… Mais le mercato, c’est jusqu’au 31 août!»
Le timing de ce stage, en plein sprint final, ne laissait-il pas à désirer? «Absolument pas. Le foot luxembourgeois évolue, mais ce n’est pas le monde pro comme la Belgique, l’Allemagne, la France, statue Iovino. Si un club de ces pays-là m’appelle, j’y vais en courant!» S’il s’est «très bien passé», l’essai n’a débouché sur aucune proposition du club allemand. «Ils ont cinq ou six gardiens sous contrat. Dans l’immédiat, c’est impossible.»
C’est donc aux Pays-Bas que pourrait s’écrire l’avenir du portier, proposé au MVV Maastricht (D2), en quête d’un numéro 1. «Ils sont intéressés, assure Iovino, en contact également avec des clubs italiens et une formation du haut de tableau de BGL Ligue, dont il préfère taire le nom. Ils sont en train de monter une belle petite équipe et peuvent viser les play-off l’an prochain. S’il peut jouer 30 ou 40 matches de D2 néerlandaise, ce serait magnifique.»
Simon Butel
