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Sécurité intérieure : la Sarre comme fidèle alliée


Léon Gloden (3e de d.) et Reinhold Jist (à d.) ont notamment visité le Centre de commandement et de coordination de la police sarroise. (Photo : fabrizio pizzolante)

Les ministres Léon Gloden et Reinhold Jost songent à la création d’un centre de formation pour les forces de l’ordre de la Grande Région afin de renforcer la coopération transfrontalière.

Le rendez-vous était fixé au Centre de commandement et de coordination de la police sarroise. Mercredi, le ministre luxembourgeois des Affaires intérieures, Léon Gloden, et son homologue Reinhold Jost ont pu découvrir sur le terrain comment s’organisent les forces de l’ordre du Land voisin du Grand-Duché.

Des coopérations transfrontalières existent déjà afin d’assurer la sécurité intérieure, une des grandes priorités partagées par le Luxembourg et la Sarre. Il en va de même de la sécurité civile. De nouvelles initiatives seront prises, comme cela a été annoncé lors de la visite bilatérale qui a réuni les deux délégations à Sarrebruck. 

«Il va désormais de soi que nous nous entraidons en cas d’incidents majeurs dans la Grande Région», met en avant Léon Gloden, cité dans un communiqué. Le ministre luxembourgeois faisait notamment référence aux graves inondations qui ont frappé la Sarre à la mi-mai de cette année. «La coopération des forces de sécurité et de secours de la Grande Région est essentielle pour la confiance des citoyens. L’entraide est un signe fort de notre bon voisinage», complète le ministre sarrois de l’Intérieur.

Afin d’approfondir encore les relations, les conventions bilatérales régissant la coopération entre la police grande-ducale et la police sarroise, datant d’octobre 1995, doivent être révisées. Un des objectifs est d’inclure dans cette convention de nouveaux éléments comme la lutte contre la cybercriminalité, la pédopornographie ou les arnaques ciblant des personnes âgées.

Un plan d’alerte transfrontalier, qui pourra être déclenché en cas d’incidents majeurs dans la Grande Région, doit également voir le jour. Ce nouvel instrument va concerner à la fois les autorités de police du Luxembourg, de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat, en y incluant la police fédérale allemande.

Dans le domaine de la sécurité civile, il est prévu que le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) soit doté d’une nouvelle équipe d’intervention technique, semblable à l’Agence fédérale allemande pour l’assistance technique (THW), déployé lors d’incidents d’envergure, dont des catastrophes naturelles.

Transmettre le savoir-faire

Le ministre sarrois Reinhold Jost a profité de la visite de son homologue luxembourgeois pour présenter les contours d’un «projet phare» dans la coopération transfrontalière. Le projet, encore assez vague, concerne la création d’un centre de formation et de compétences ouvert aux forces de l’ordre de la Grande Région, visant notamment à mieux lutter contre la criminalité transfrontalière. L’idée est de transmettre le savoir-faire des différentes unités de police ainsi que de tisser des réseaux d’échange plus étroits.

Le centre est censé être implanté à Sarrebruck. Un accord de principe de la part de la ministre fédérale de l’Intérieur, Nancy Faeser, est attendu sous peu.

«Un concept doit être développé pour ce projet, qui offre des possibilités d’effets de synergie transfrontaliers dans la formation et la gestion des crises», annonce le ministère des Affaires intérieures. Selon Léon Gloden, il serait cependant encore trop tôt pour se prononcer sur l’apport – notamment financier – du Grand-Duché à ce nouveau centre. Le ministre songe toutefois à un concept ressemblant à celui qui est déjà d’application au Schengen-Lycée, basé à Perl, et qui accueille à la fois des élèves allemands, luxembourgeois et français.

«Les contrôles aux frontières ne doivent pas être prolongés»

Léon Gloden a profité des échanges avec son homologue Reinhold Jost pour dénoncer une nouvelle fois le rétablissement de contrôles aux frontières entre le Luxembourg et l’Allemagne. La décision du gouvernement fédéral allemand, en vigueur depuis le 16 septembre, doit prendre fin le 15 mars 2025. «Les contrôles ne doivent pas être prolongés au-delà de cette date», insiste le ministre luxembourgeois des Affaires intérieures, qui proteste depuis le début contre cette mesure, impactant négativement le flux des 52 000 frontaliers et les relations économiques.