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Champions du monde du gaspillage alimentaire au Luxembourg


Avec 115 kg par habitant et par an, le Luxembourg est un triste champion du gaspillage alimentaire. (Illustration AFP)

Avec 115 kg par habitant et par an, le Luxembourg est un triste champion du gaspillage alimentaire. Une des sources de ce fléau, la grande distribution, est aussi celle qui multiplie les actions pour l’enrayer…

Le gaspillage alimentaire est un problème de riches. C’est dire si le Luxembourg, dont le niveau de vie est l’un des plus élevés au monde, est concerné. Du côté des supermarchés, on s’organise pour donner une seconde vie à ces déchets prématurés… Exemple avec Auchan, qui a donné à la Stëmm vun der Strooss 108 tonnes d’invendus en 2014.

«Comme Auchan était partenaire des Restos du cœur en France, ils cherchaient une association similaire au Luxembourg. Et ils nous ont trouvés», explique Alexandra Oxacelay, chargée de direction de la Stëmm vun der Strooss.

Depuis 2009, cette ASBL qui aide les personnes défavorisées collecte à Auchan les denrées alimentaires qui arrivent à leur date limite de consommation : «On a récupéré 108 tonnes de denrées en 2014. Principalement, ce sont des légumes, des fruits, des pâtes, du riz, des produits secs, des biscuits, du pain, de la charcuterie…» Une partie contribue à l’élaboration de plus de 150 repas chauds préparés et servis au sein de l’association à Luxembourg-Hollerich.

La Stëmm récupère de plus en plus de denrées au profit de personnes défavorisées. (Photo Didier Sylvestre)

La Stëmm récupère de plus en plus de denrées au profit de personnes défavorisées. (Photo Didier Sylvestre)

L’autre partie est transformée et redistribuée à travers le pays sous la forme de packs alimentaires par la «Stëmm Caddy». Cette nouvelle structure créée l’an passé et l’augmentation des collectes ont permis de faire passer le volume des denrées collectées de 20 tonnes en 2013 à 108 tonnes, car elle emploie 15 personnes en mesure de réinsertion professionnelle. «On est les seuls à faire travailler des gens grâce aux invendus alimentaires», précise Alexandra Oxacelay.

Les politiques doivent sortir les billets

«Mais il y a moyen d’en faire beaucoup plus, ajoute-t-elle. Je souhaiterais que d’autres associations suivent ce chemin de la réinsertion professionnelle grâce à la récupération de denrées alimentaires.» Mais pour cela il faudrait que «les politiques soient disposés à financer davantage ces associations, qui ne peuvent rien faire sans argent». Autre critique : «Au Luxembourg, le consommateur veut toujours des rayons biens remplis, il ne veut pas acheter le dernier pain… Il faudrait déjà changer ces comportements pour lutter contre le gaspillage.»

Romain Van Dyck

Notre dossier spécial, en intégralité dans Le Quotidien papier de ce jeudi.

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