À Bissen, « Google ne nous rendra pas riches » : la commune réclame des moyens

Le bourgmestre David Viaggi ne tourne pas autour du pot : le soutien que la commune obtient de l’État est insuffisant dans le projet d’implantation du centre de données Google. Cela vaut à la fois pour le volet financier et le double volet lié à la mobilité et aux infrastructures.

L’importante concentration d’entreprises en tout genre autour de Bissen nécessite un réaménagement de la N7. «Les plans sont prêts. Il est prévu de construire des ronds-points pour mieux gérer le trafic. Mais ce projet sera lancé quand ?», s’interroge David Viaggi. À moyen terme, 7 000 personnes pourraient travailler aux abords de la commune. «La mobilité doit suivre. Il faut mettre en places des lignes de bus performantes. Par exemple, il serait bien d’envisager une ligne qui desserve la gare d’Ettelbruck, la zone Fridhaff et Roost», poursuit le bourgmestre.

Bissen n’est pas seulement confrontée au trafic généré par les zones d’activités. Le cœur même de la localité doit faire face à un important flux de trafic venant depuis le nord-ouest du pays mais aussi de la région d’Arlon. La commune envisage de doter l’usine d’ArcelorMittal d’une nouvelle voie d’accès. «Cela nous permettrait aussi de réfléchir à construire un contournement. L’objectif est de délester le cœur de la commune où se trouvent notamment l’école, la maison relais et la maison communale», lance David Viaggi. Aucune avancée concrète au niveau de ces projets n’est cependant encore à enregistrer.

« Il nous faudra entretenir les voies d’accès. Le service technique doit aussi être renforcé »

Il en va de même pour le volet financier. «Google ne nous rendra pas riches. C’est une fausse promesse», souligne le bourgmestre. Avec la possible arrivée du centre de données mais aussi le développement continu des autres zones d’activités, la commune se voit forcée d’accroître ses services communaux. «Il nous faudra entretenir les voies d’accès. Le service technique doit aussi être renforcé. En fait, tous nos services ont besoin de bras supplémentaires», avance David Viaggi.

La réforme du financement des communes désavantagerait Bissen. «Notre densité au niveau de la population reste réduite. Et on ne récolte pas non plus de points avec le tourisme, qui est un vecteur de calcul», note le bourgmestre. «Il nous faut enfin un signal en ce qui concerne le soutien pour pouvoir gérer le développement de ces projets majeurs», insiste-t-il.
De plus, la commune se verrait bloquée dans le reclassement d’autres terrains que celui de Google. «Tout a pu être reclassé rapidement. Ce n’est pas le cas pour d’autres projets», conclut le bourgmestre.

David Marques