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Une clinique spécialisée pour le périnée au CHL


La clinique propose une approche globale des troubles du périnée, qui provoquent une grande gêne dans la vie quotidienne. (photo Hervé Montaigu)

Le CHL vient de lancer sa Clinique du plancher pelvien, spécialisée dans la prise en charge des troubles du périnée. Les premières consultations ont eu lieu mercredi.

Incontinence urinaire ou fécale, hyperactivité vésicale, constipation, prolapsus génito-urinaire (plus connu sous l’expression «descente d’organes»), douleur et troubles de la sexualité… Les symptômes d’un trouble du périnée, cet ensemble de muscles qui s’étend du pubis au coccyx et qui ferme l’abdomen, se manifestent lorsque ces muscles s’affaiblissent, en raison de l’âge notamment, ou à la suite de multiples accouchements par voie basse, surtout avec des bébés lourds.

Ce sont des troubles relativement fréquents, qui touchent du fait des accouchements davantage les femmes que les hommes, plutôt à partir de 55 ans. Une femme sur trois serait concernée. «C’est rare qu’une jeune femme soit confrontée à  un problème de périnée, sauf si elle a eu un traumatisme lors de l’accouchement, comme une épisiotomie», souligne le Dr Martine Goergen, directrice médicale du Centre hospitalier de Luxembourg et médecin spécialiste en chirurgie générale viscérale, vasculaire et thoracique.

Mais le sujet demeure malgré tout encore très tabou et les patients tardent avant d’oser consulter. Pourtant, «les dysfonctions du plancher pelvien peuvent entraîner des complications à court, moyen et long terme avec de grandes répercussions dans la vie privée, sociale et professionnelle», rappelle le CHL.

Prise en charge multidisciplinaire

Afin d’optimiser le parcours des patients et favoriser une prise en charge précoce de cette problématique, le CHL vient donc de lancer sa Clinique du plancher pelvien, au 1er étage de la maternité. Cette clinique entièrement spécialisée dans la prise en charge des femmes et des hommes de tout âge souffrant de troubles de la sphère pelvi-périnéale compte déjà cinq médecins spécialistes ainsi que différents autres intervenants : kinésithérapeutes spécialisés en bilan et rééducation uro-génitale, infirmière spécialisée en périnéologie, sophrologue, sexologue, médecin algologue et diététicienne.

En effet, la prise en charge se veut ici multidisciplinaire et globale, personnalisée à chaque patient, lesquels réaliseront un bilan complet dans les six semaines suivant la première consultation afin de se voir attribuer le type de traitement le plus adapté. «Il n’y a pas une personne qui intervient sur une seule partie, explique le Dr Goergen. Le plancher pelvien correspond en effet à trois compartiments : le compartiment antérieur, c’est la vessie; celui du milieu, le vagin et l’utérus; et le compartiment postérieur, c’est le rectum. Si on ne fait pas un bilan complet et qu’on n’intervient que sur une seule zone, on peut aggraver un autre compartiment. D’où l’importance de la multidisciplinarité.»

Les patients pourront donc être amenés à faire par exemple une évaluation de leur force et de leur capacité à travailler leur périnée par les kinésithérapeutes, un examen gynécologique, une consultation en urologie et un bilan urodynamique, une consultation en proctologie, un examen radiologique dynamique pour voir la position des organes ou encore un examen radiologique pour mesurer la durée du transit.

«Selon sa symptomatologie, le patient verra le médecin spécialiste le plus compétent dans le domaine lors de son premier rendez-vous. Une fois toutes les problématiques identifiées suite à cette consultation médicale (et à l’anamnèse réalisée), le patient devra respecter un planning de rendez-vous pour voir chacun des autres spécialistes», précise le Dr Virginie Poulain, médecin spécialiste en chirurgie générale, digestive et vasculaire au CHL et proctologue.

Viendra ensuite le temps du traitement, qui passera dans un premier temps par des solutions non invasives, comme changer certaines habitudes de vie, utiliser des aides techniques, telle l’électrothérapie en cas de douleurs musculaires localisées, la rééducation périnéale ou encore des traitements médicamenteux. Si celles-ci s’avèrent inefficaces, la chirurgie sera alors envisagée, notamment la pose de bandelettes pour relever la vessie ou le rectum.

Tatiana Salvan

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