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Paulette Lenert : «le variant anglais est un accélérateur»


Paulette Lenert a estimé jeudi, lors d'une conférence de presse, que le Luxembourg se trouvait dans une «situation critique», notamment en raison du variant britannique, qui se répand plus rapidement et représente environ la moitié des nouvelles infections (photo : Fabrizio Pizzolante).

La ministre de la Santé luxembourgeoise rêve d’une courbe plate de nouvelles infections, mais celle-ci enfle face au variant anglais et le gouvernement redoute de devoir à nouveau changer son fusil d’épaule.

Les chiffres repartent à la hausse. Du point de vue tant des nouvelles infections que des hospitalisations ou encore des traces de virus détectées dans les eaux usées : 199,49 nouvelles infections pour 100 000 habitants ont été recensées la semaine passée, contre 175,53 il y a deux semaines. Et si le taux d’incidence chez les jeunes de moins de 14 ans a reculé d’un quart, grâce aux mesures prises par le gouvernement, il a augmenté chez les personnes âgées de 30 à 45 ans. La preuve, selon la ministre de la Santé, que le virus circule toujours au sein des familles.

Paulette Lenert a estimé jeudi, lors d’une conférence de presse, que le Luxembourg se trouvait dans une «situation critique», notamment en raison du variant britannique, qui se répand plus rapidement et représente environ la moitié des nouvelles infections. «Il agit comme un accélérateur. Bien que ses effets soient pour le moment réduits par rapport à nos pays voisins, on commence à remarquer sa présence dans les chiffres, indique la ministre. Nous allons devoir suivre son évolution au plus près.» Car si pour le moment le Luxembourg a les choses bien en main, le risque reste présent et une troisième vague pourrait bien s’abattre sur le pays. «Dans la situation actuelle avec des variants qui deviennent dominants, il est très important de considérer les risques et de continuer à respecter les gestes barrières. (…) Il est tout aussi important de respecter la stratégie mise en place par le gouvernement.» Depuis le début de la crise, Paulette Lenert n’a de cesse de le répéter : «On ne peut vaincre une pandémie que de manière globale.»

Briser les chaînes d’infection

La vaccination est une des facettes de la stratégie mise en place. Alors que les centres de vaccination de Mondorf et d’Ettelbruck ont ouvert leurs portes mercredi et viennent renforcer les centres de Luxembourg et d’Esch-sur-Alzette, le gouvernement prend un risque et change sa stratégie de vaccination pour protéger un maximum de citoyens en un minimum de temps face aux variants beaucoup plus agressifs. Les vaccins seraient généralement bien acceptés par la population. Sur cent invitations à se faire vacciner, seules une ou deux resteraient sans réponse, selon le directeur de la Santé, Jean-Claude Schmit. Ces personnes ne prêteraient pas, à raison, attention aux rumeurs qui mettent en doute l’efficacité du vaccin AstraZeneca et pointent de nombreux effets secondaires. Pour renforcer l’efficacité de ses mesures, le gouvernement veut acquérir des tests rapides. Mais avant de se décider pour un produit en particulier et de passer commande, il en fait tester sept par le Laboratoire national de santé. «Nous savons que le recours à ces tests PCR peut changer la donne, note la ministre de la Santé. En testant plus et mieux, nous garderons un meilleur contrôle de la situation.» Quatre tests auraient déjà été passés au crible et certaines pistes seraient plus prometteuses que d’autres. La ministre imagine utiliser ces tests à grande échelle dans les écoles ou en entreprise «pour tester les frontaliers si nos voisins venaient à fermer les frontières au vu de l’évolution de la pandémie». Deux critères seront déterminants dans le choix final : le prélèvement doit être facile et rapide à réaliser et le test devra être efficace et détecter les variants.

«Nous devons analyser comment maintenir la courbe de nouvelles infections à un bas niveau à l’aide de nos mesures existantes dans la perspective du variant anglais, a indiqué la ministre. Nous devons éviter que le virus ne se propage de manière exponentielle. (…) Personne n’a de solution miracle pour arrêter le virus, nous ne pouvons qu’essayer, comparer pour avancer. C’est une illusion de croire que le variant anglais va se retirer de lui-même.» Le gouvernement ferait de son mieux pour gérer la pandémie depuis le début et protéger la population, lui laisser le plus de libertés possible tout en contrôlant la situation sanitaire. «La durée de la pandémie montre à quel point nous avons besoin que la situation s’équilibre pour ne pas devoir en permanence changer notre stratégie», estime Paulette Lenert, qui souligne l’aspect aléatoire de la situation qui complique les choses. D’où l’espoir placé dans le recours aux tests rapides qui permettent de briser les chaînes d’infection.

Sophie Kieffer

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