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Luxembourg : pour lutter contre le Covid-19, l’hôpital aura besoin de renforts


Au cours de la visite, le Premier ministre, Xavier Bettel, a tenu à féliciter tout le personnel soignant de l'hôpital Kirchberg pour son courage et son abnégation. (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Alors que le Premier ministre et la ministre de la Santé visitaient jeudi les services de l’hôpital Kirchberg où sont pris en charge les patients atteints du Covid-19, le Dr Claude Schummer a émis une doléance.

L’hôpital Kirchberg a véritablement changé de visage depuis le mois dernier et la propagation du virus. Réorganisé, transformé voire métamorphosé, il a dû s’adapter à la crise, tout comme les autres établissements hospitaliers du pays. Jeudi, à l’occasion d’une visite de Xavier Bettel et de Paulette Lenert, il a ouvert les portes de ses unités spéciales Covid-19. Afin que le grand public se rende compte (une fois de plus) des conséquences et du chaos qu’entraîne le virus.

Bettel : «Une course contre la montre !»

Au cours de cette visite, le directeur général des Hôpitaux Robert-Schuman, le Dr Claude Schummer a rapidement évoqué la question de la nécessaire réorganisation de l’hôpital Kirchberg : «Le premier cas positif a été admis le 9 mars, puis nous avons constaté que la situation commençait à prendre de l’ampleur, et le 12 mars, nous avons complètement fermé l’hôpital, pour pouvoir contrôler nos flux. Ensuite on a programmé l’hôpital selon des flux complètement distincts : celui des « patients Covid » et celui des « patients non-Covid ».» Ce qui fait dire au Dr Claude Schummer que «face à cette situation, l’un de (ses) messages est qu’il ne faut pas avoir peur de se rendre à l’hôpital si l’on n’a pas le coronavirus».

Le directeur général se remémore les deuxième et troisième semaines du mois de mars, qui furent «très difficiles», notamment au niveau des équipements de protection individuels, parce qu’une pénurie s’était greffée aux complications déjà existantes. Cela dit, l’hôpital est parvenu à se procurer suffisamment de matériel peu après : «Aujourd’hui, nous pouvons garantir le maximum de sécurité à tous nos patients et à l’ensemble de notre personnel», assure le directeur général.

Ceci dit, afin de faire face à l’urgence, les équipes ont dû être remaniées et renforcées par des soignants affectés à d’autres services. Résultat ? «À un moment donné, nous avons dû annuler des soins programmés», souligne le Dr Schummer.

De son côté, Xavier Bettel a estimé au cours de la visite que «l’hôpital Kirchberg s’est bien réorganisé pour pouvoir fonctionner normalement malgré les restrictions relatives au virus qui ont été mises en place». Le Premier ministre a ensuite souligné deux choses. L’une est, selon lui, qu’il «est important que les gens aient compris les mesures que le gouvernement a prises, même si elles ne sont pas évidentes.» L’autre est que «le soutien du personnel médical est important. Eux-mêmes disent que si nous n’avions pas pris ces décisions, on aurait connu une tout autre situation qui n’aurait pas pu être tenable. C’était une course contre la montre ! Nous avons pu sauver beaucoup de personnes très âgées.»

Le Premier ministre, qui a eu à chaque fois hier, alors qu’il arpentait les multiples couloirs de l’hôpital, un geste ou un mot d’empathie en signe de gratitude à l’intention des soignants rencontrés, reste cependant «très réaliste, car le nombre de malades continue à augmenter et que donc le virus subsiste».

Prévenir l’épuisement des soignants

Même son de cloche auprès de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, qui s’est dite «impressionnée par la dynamique qui s’est mise en place dans les hôpitaux du pays. Ils se sont adaptés en un temps record à cette situation, et cela nous permet de voir que nous sommes prêts aujourd’hui.» La ministre, qui affirme que le pays «a eu la chance de ne pas avoir été submergé par une énorme vague en début de crise», souligne que «des mesures assez strictes et rapides de confinement ont aidé à freiner la propagation.» Paulette Lenert se montre donc confiante : «J’ai vraiment le sentiment que les hôpitaux sont prêts, qu’ils sont motivés et très solidaires pour combattre cette crise jusqu’au bout.»

Par ailleurs, le directeur général des Hôpitaux Robert-Schuman est conscient «du fait qu’on doive entrer progressivement dans une normalité anormale, mais une normalité tout de même, où il faut aussi reprendre les soins normaux et soins programmés pour les patients non-Covid.» Pour ce faire, le Dr Claude Schummer affirme «avoir besoin de davantage de personnel pour pouvoir prester ces deux types de soins». Il lance donc «un appel au gouvernement en ce sens, pour qu’une dotation supplémentaire soit mise à (sa) disposition» En effet, il le dit : «Je crains que nos équipes de soins soient épuisées au bout de quelques mois. Il faut donc prévenir cela avec des dotations supplémentaires.»

Face à cet appel, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, a fait preuve d’une certaine diplomatie : «Le gouvernement est conscient que les patients Covid ne font pas partie de la patientèle habituelle, donc nous sommes tout à fait conscients du travail réalisé dans des circonstances exceptionnelles. Nous avons mobilisé beaucoup de listes de réserve. Nous sommes préparés à mobiliser différents types de personnels en cas de besoins. Ce travail-là est déjà réalisé. Nous avons pu mettre en place beaucoup de choses qui sont prêtes à être déployées, mais qu’on espère, bien évidemment, ne pas avoir à déployer. Mais nous sommes prêts et restons dans une posture d’attente optimiste.»

Claude Damiani

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