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Luxembourg : mieux taxer les fonds pour amortir la crise ?


Qui pour payer les pots cassés de la crise ? Pour le syndicat de la fonction publique, les regards se tournent là où l'argent est... (Photo d'archives : Julien Garroy).

La Confédération générale de la fonction publique (CGFP) prend cause pour l’ensemble des salariés du pays, ce lundi, en adressant une lettre de doléances au gouvernement. Pour le syndicat, pas question que les salariés soient les seuls à payer la crise comme après 2008. Il lance même une idée assez taboue : mieux taxer les fonds d’investissement, qui représentent 46% des recettes fiscales de la place financière.

Alors qu’une nouvelle tripartite (patronat-syndicat-gouvernement) se prépare pour le mois d’octobre, le syndicat monte déjà au créneau : « la coalition doit promettre de ne pas prendre, au cours des trois prochaines années, de décisions qui affecterait le pouvoir d’achat des citoyens de quelque manière que ce soit », écrit la CGFP.

Plus précisément, le syndicat établit un parallèle avec l’après-crise de 2008 : « Les semaines à venir montreront si les leçons ont été tirées de la crise économique de 2008. A cette époque, la politique avait promis que les contribuables ne seraient pas utilisés pour renflouer les banques. En fin de compte, c’est exactement le contraire qui s’était produit. »

Le syndicat lâche même une idée taboue au Luxembourg : mieux taxer les fonds d’investissement. Ces derniers représentent une activité financière phare du Luxembourg, avec des milliards sous gestion chaque année -quatre en 2018- pour une « taxe d’abonnement » (un impôt) de seulement 0,05% des actifs sous gestions. Une taxe très faible donc, que la CGFP propose de relever un peu pour amortir le choc, plutôt que de toucher au levier de l’impôt ou de la redistribution sociale concernant les personnes.

Problème, cette toute petite taxe est en réalité déjà plus forte que dans d’autres pays concurrents du Luxembourg dans le domaine, comme l’Irlande, où elle n’existe pas !

Le syndicat estime sans détour que ces fonds sont « volontiers utilisés par les investisseurs fortunés pour économiser des impôts. En période de tension des finances publiques, il est urgent de repenser rapidement la situation à cet égard. »

Le syndicat alerte par ailleurs sur les mutations profondes du monde du travail, notamment en termes de précarité, dont les effets ont commencé à se faire sentir avant le virus. « En un an, le nombre de contrats à durée déterminée a doublé sur le marché luxembourgeois. Cela ne doit pas devenir la règle, et certainement pas dans la fonction publique. »

H.G.

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