Les blessures plombent-elles les rêves de Coupe du F91?

COUPE (QUARTS DE FINALE) Déjà pas mal embêté par les défections ces derniers temps, Dudelange pourrait devoir jouer Rosport sans Hadji ni Ouassiero.

S’il y a bien un sujet qui agace férocement les autres candidats au titre autant que ceux qui postulent encore à la Coupe, c’est celui-là : les déboires de l’infirmerie du F91. Après tout, ils ont leurs raisons de grincer des dents quand Dudelange égrène ses problèmes d’effectif : la plupart de ses adversaires estiment que cet effectif, le champion en titre l’a choisi en son âme et conscience.

En le voulant extrêmement compétitif mais aussi très restreint, il a fait le choix de mettre son argent dans le qualitatif plus que dans le quantitatif. Il y perd sur la longueur ce qu’il y a gagné en intensité. Si bien qu’aujourd’hui, plusieurs entraîneurs estiment donc que son coach, Carlos Fangueiro, n’a pas le droit de se réfugier derrière les soucis budgétaires qui l’ont forcé à dégraisser cet hiver (Hansen, Joscelino, Ninte, Gashi).

Les chiffres sont formels, mais pas si parlants que ça. Dudelange est serré aux entournures, mais pas beaucoup plus que d’autres. Depuis le début de la saison, en championnat, Fangueiro a utilisé 18 joueurs notés au moins une fois au Quotidien (c’est-à-dire qu’ils ont joué au moins trente minutes). C’est de fait le total le plus bas, en compagnie de Rosport, qui n’a pas la même qualité individuelle dans ses rangs. Même si c’est… dix joueurs de moins que le Swift (28), ce n’est qu’un de moins seulement qu’un Progrès (19) pointé à seulement trois points et lui aussi qualifié pour les quarts. Et qui donc enchaîne lui aussi les semaines anglaises.

Au moins, papa Magno va pouvoir revenir

On en a déjà vu un effet très concret à Hesperange, dimanche dernier (4-3). Quatre jours après avoir joué une grosse demi-heure en infériorité numérique, Dudelange a dû faire sortir Kirch et Bojic, car ils étaient «carbonisés». «Il est difficile de cacher que cela devient dur à gérer», admet Fangueiro, qui veut éviter une chose plus que tout : que ses joueurs cassent.

Pourtant, encore ce week-end, le F91 a pris cher et cela commence manifestement à mettre en péril l’un des grands challenges de sa fin de saison : la conquête du trophée a priori le plus abordable qu’est la Coupe. Des absents jusqu’à fin mai, le staff en compte deux : Sidibé et Moussaki. Mais il a à peine eu le temps de se réjouir du retour de Vova qu’il a perdu deux joueurs supplémentaires : Ouassiero et potentiellement Hadji, dont le genou a une tête qui fait peur après un choc avec le portier de Mondercange, Teddy Da Silva.

L’attaquant a peut-être encore une vague chance d’être présent demain soir contre Rosport, pour les quarts de finale, mais il semble évident qu’il devra sérieusement serrer les dents. Dudelange, pourtant, a encore de la chance grâce à son système de vases communicants qui part de sa case absents jusque vers celle des présents : Magno, devenu papa dimanche et donc absent en DN, laissant Hadji seul pour occuper la pointe, va pouvoir revenir alors que le système à un seul numéro 9 a donné encore des garanties. Comme face au Swift d’ailleurs.

Mendes, pas le choix, mais tant mieux

Il n’est pas exclu que le pépin musculaire dont a été victime Ouassiero, qui devrait lui coûter deux semaines de compétitions, soit dû autant à son déplacement à Madagascar pour jouer la CAN à la fin du mois de mars qu’à ses débauches d’énergie, lui qui est bien seul dans son couloir droit. Ou plutôt qui l’était, puisque le tout jeune Mendes a effectué une rentrée remarquée.

«Il a tout, s’exclame Fangueiro. Il est frais physiquement; il a beaucoup appris tactiquement, il est fort en intensité et en vitesse. Il peut dépanner!» De toute façon, il n’y a pas le choix et pour le club, mieux vaut encore envoyer au fond un gamin de 19 ans que d’avoir, encore, à réaffecter quelqu’un à un poste qui n’est pas le sien. Même si Agovic en défense centrale, c’était manifestement une bonne idée.

Après le Swift, Fangueiro avait laissé deux jours de repos complet à ses gars. Hier, ils étaient aussi en pause et la séance de ce soir sera très légère. Entre les saunas et les bains froids, l’entraîneur devrait laisser encore libre jeudi et aussi vendredi «si les gars sont vraiment fatigués».

Clairement, Dudelange tire sur la corde et c’est bien pour ça qu’il veut absolument gagner la Coupe. Pour commencer au deuxième tour de la Conference League plutôt qu’au premier (s’il ne devient pas champion et se fait renvoyer en Ligue des champions, bien sûr). Cela ferait un peu plus de vacances…