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Le burn-out s’invite à l’école


Un quart des consultations menées par le Sepas durant deux semaines en 2021/2022 concernaient des cas de stress scolaire.  (photo archives LQ/Pierre Matgé)

Le gouvernement n’a pas attendu d’avoir un rapport chiffré pour se pencher sur le burn-out scolaire. Il est sur tous les fronts pour tenter de limiter et de contrer ce phénomène.

Le burn-out ne touche pas que les adultes en situation professionnelle. Il s’attaque également aux jeunes. Écoliers et lycéens ne sont pas à l’abri. Une étude nationale sur le bien-être des enseignants et des élèves a été menée en 2021 sur fond de pandémie. Ses résultats, dont la publication est prévue cette année, devraient apporter un nouvel éclairage sur le phénomène. Car en l’état actuel des choses, comme pour les cas de burn-out chez les adultes, le Luxembourg dispose de peu de données chiffrées sur le nombre d’élèves diagnostiqués ou pris en charge à la suite d’un burn-out scolaire, reconnait-on du côté du gouvernement.

Seul le Centre psycho-social et d’accompagnement scolaires (CPAS) dispose de chiffres récents. Durant deux semaines étudiées en 2021/2022, parmi les 2 003 entretiens réalisés par les Sepas (services psycho-sociaux et d’accompagnement scolaires), un quart concernaient des cas de stress et 28 % portaient sur l’anxiété. En cause, la pression scolaire. La pandémie n’aurait fait qu’aggraver la situation, affirme la députée chrétienne-sociale Diane Adehm, qui a interpellé les ministres de la Santé, de la Sécurité sociale et de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse à ce sujet par le biais d’une question parlementaire. Elle y précise que «la prévention est la meilleure réponse au phénomène croissant du burn-out en milieu scolaire» et aimerait savoir quelles mesures le gouvernement a prises ou entend prendre en la matière.

«Différentes mesures de prévention de nature structurelle ainsi que des dispositifs nationaux et des analyses systémiques visant l’amélioration des facteurs institutionnels impactant le bien-être ont été mises en place par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse», répondent en chœur les trois ministres, qui indiquent également que «le burn-out étant principalement causé par la charge de travail personnelle et la pression ressentie, il a tendance à se manifester plus fréquemment au cours des études secondaires».

«Déstigmatiser la santé mentale»

Parmi la foultitude de mesures mises en place, les ministres citent notamment la création d’établissements scolaires ou de programmes spécifiques comme les classes alternatives de type Portail ou Mosaik et les classes et les écoles internationales, les neuf centres de compétences et l’Observatoire national de l’enfance, de la jeunesse et de la qualité scolaire, qui a pour mission d’évaluer et de superviser la qualité de l’enseignement dispensé dans le système éducatif.

Des services socio-éducatifs (SSE) ont été créés dans les lycées. Composés d’éducateurs diplômés et gradués, ils mettent en œuvre des projets de développement personnel et social. Une de leurs principales missions depuis la pandémie a justement été, précisent les ministres, de «communiquer intensivement afin de déstigmatiser la santé mentale». Dans ce sens, le personnel psycho-socio-éducatif a augmenté au cours des trois dernières années. Trente-huit postes dédiés à la démarche psycho-sociale au sein des Sepas ont été ouverts et 32 pour la démarche concernant l’offre périscolaire et la participation des élèves au sein des SSE.

À cela s’ajoutent des groupes de travail au sein du Collège des directeurs de l’enseignement secondaire spécifiquement dédiés à la qualité et au bien-être des élèves en milieu scolaire et le plan de développement scolaire 2021-2024. «Les plans de développement scolaires réalisés pour la nouvelle période mettent en évidence que de nombreux établissements scolaires ont inscrit trois objectifs prioritaires liés au burn-out scolaire», précisent les ministres.

Un soin particulier est également apporté au thème du bien-être dans les programmes scolaires grâce au Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (Script). Enfin, pour encore plus d’efficacité, le personnel scolaire en contact direct avec les jeunes est spécifiquement formé. L’Institut de formation de l’Éducation nationale (IFEN) propose des formations destinées aux enseignants en matière de relations interpersonnelles et le CPAS met en place un plan de formation continue.

Le gouvernement n’a pas attendu des chiffres pour tenter de protéger les jeunes. Des réflexions sont bien menées et transformées en mesures concrètes.

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