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Des nouveaux véhicules pour l’armée luxembourgeoise


Après 15 à 30 années de bons et loyaux services, les Hummers et PRV de l’armée seront démantelés et remplacés par de nouveaux blindés, des CRLV. (archives Julien Garroy)

L’armée devrait bientôt acquérir 80 nouveaux véhicules blindés. L’avant-projet de loi autorisant leur financement a été approuvé mercredi par le Conseil de gouvernement.

Jugés vétustes et inadaptés d’un point de vue technologique, les véhicules actuels «Hummer» et «PRV» (Protected reconnaissance vehicle) de l’armée luxembourgeoise vont bientôt être remplacés par une flotte de 80 nouveaux véhicules blindés de «Commandement, de liaison et de reconnaissance» (CLRV). Le Conseil de gouvernement a en effet approuvé l’avant-projet de loi autorisant leur financement ainsi que celui de leurs sous-systèmes d’armes et de communication, y compris le support logistique durant tout le cycle de vie de ces véhicules, estimé entre 15 et 20 ans.

Un projet qui devrait ne pas dépasser les 367 millions d’euros a assuré la Direction de la Défense, et que le Parlement devra encore valider. «Cet investissement entre dans l’objectif des 0,72% du PIB pour l’effort de défense du Luxembourg à atteindre en 2024», a-t-elle encore ajouté.

«Les nouveaux véhicules doivent être livrés pour 2025, mais l’agence NSPA [NATO support and procurement agency], sise à Capellen, qui nous appuie dans la réalisation de ce projet, émettra le cahier des charges et nous lancerons ensuite un appel pour la fabrication de ces véhicules», a précisé le ministre de la Défense François Bausch au cours d’une conférence de presse.

Un seul type de véhicule au lieu de deux

Une modernisation de la flotte de l’armée jugée nécessaire face au contexte sécuritaire en évolution et au vu de l’état actuel du charroi de l’armée, qui vise à renforcer la sécurité du personnel militaire mais aussi à améliorer l’interopérabilité avec les pays alliés.

«Les véhicules dont dispose actuellement l’armée sont soit en fin de vie, soit ils nécessitent une adaptation technologique qui reviendrait plus cher que d’acheter de nouveaux véhicules», a déclaré François Bausch, ajoutant que «même les véhicules qui ne sont pas encore vétustes auront atteint 15 ans de vie à la livraison des prochains blindés, sachant qu’en plus les technologies évoluent très vite aujourd’hui».

Or les nouvelles menaces et les exigences de l’OTAN (capacités qui doivent être développées, bataillon belgo-luxembourgeois, troupes à fournir) conduisent l’armée luxembourgeoise à répondre à davantage de missions. «Il faut donc doter l’armée des équipements nécessaires pour répondre aux nouvelles exigences et lui permettre de rester opérationnelle», estime le ministre.

Selon la Direction de la Défense, les nouveaux véhicules, les CLRV, offrent un blindage adapté aux engins explosifs tels que ceux utilisés en Afghanistan et au Mali et, grâce à une arme télé-opérée, le tireur y est protégé. De surcroît, les systèmes des CLRV sont compatibles et interopérables avec les partenaires privilégiés du Luxembourg, à savoir la Belgique et la France. «Ces 80 véhicules permettront d’équiper deux compagnies de façon identique avec un seul type de véhicule au lieu de 2.» La tactique varie en effet en fonction du véhicule utilisé, et avec deux types de véhicules différents, il faut à chaque fois reconvertir le personnel, ce qui signifie plus de formations et une perte de temps conséquente.

Les anciens véhicules, que l’armée luxembourgeoise n’utilisera plus, seront partiellement démantelés, a indiqué François Bausch : «La plateforme peut éventuellement être encore utilisée – mais j’ignore qui pourra être intéressé – et dans ce cas-là, elle sera vendue».

Tatiana Salvan

Le Luxembourg poursuit sa mission au Mali

Le 25 mai dernier, le Luxembourg et l’ensemble des dirigeants européens ont condamné «un coup d’État inacceptable» au Mali, le deuxième en neuf mois, qui a vu l’arrestation du président du Mali, Bah N’Daw, et de son Premier ministre, Moctar Ouane. Pour l’heure, le Grand-Duché maintient au Mali son contingent de 20 soldats, déployés dix jours plus tôt dans le cadre de la mission EUTM Mali qui vise à former les troupes maliennes pour les soutenir dans leur combat contre les assauts des forces djihadistes menaçant l’intégrité du pays. Les Luxembourgeois sont intégrés dans la force de protection de la mission européenne et ne participent pas aux combats contre les terroristes.

«Nous resterons dans cette mission aussi longtemps qu’elle reste européenne et que nos alliés européens restent eux aussi au Mali», a fait savoir le ministre de la Défense François Bausch, interrogé sur la situation qui ne cesse de s’aggraver dans ce vaste pays du Sahel, l’un des plus pauvre du monde. «Le Mali est très important d’un point de vue stratégique pour stabiliser toute cette région que les extrémistes djihadistes de Daesh tente de déstabiliser. On ne peut pas laisser ce pays à l’abandon et à la merci de ces extrémistes», a rappelé le ministre qui n’envisage pas d’envoyer un contingent supplémentaire dans la région.

T.S

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