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Déi Lénk : « Aux riches de payer maintenant ! »


Le parti de gauche attend le chef du gouvernement au tournant de cette crise encore loin d'être terminée. (Photo Julien Garroy)

Déi Lénk a présenté vendredi ses priorités politiques pour les prochains mois. Au menu : logement, équité fiscale, santé et emploi.

À quelques jours du discours très attendu du Premier ministre Xavier Bettel sur l’état de la Nation, déi Lénk a fait vendredi sa rentrée parlementaire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le parti de gauche attend le chef du gouvernement au tournant de cette crise encore loin d’être terminée, quand bien même les députés Marc Baum et David Wagner ne se disent «pas dupes».

«Cette rentrée est un peu particulière», commente Marc Baum. «Nous sommes non seulement en pleine crise sanitaire, économique et sociale, mais aussi elle commence avec le discours sur l’état de la Nation. On attendrait vraiment du Premier ministre des indications claires concernant les grands sujets comme le chômage, le développement du système de santé au Luxembourg ou encore la transformation écologique et sociale de la société. Mais le gouvernement n’a pas de véritable direction, et on ne croit pas qu’il va prendre des initiatives à ce niveau. Le 13 octobre, ce sera le septième discours de Xavier Bettel et s’il allait dans ce sens, ce serait alors son premier discours politique !», ironise-t-il.

Peu importe, les députés de la Gauche se chargeront eux-mêmes de soumettre des propositions de loi concernant leurs chevaux de bataille, qui leur semblent plus que jamais urgents et nécessaires. En premier lieux desquels le logement bien sûr. «C’est la crise absolue», s’insurge David Wagner. «Le projet de loi sur la modification du bail à loyer ne change pas la situation, voire est susceptible de l’aggraver pour les locataires. Aucun ménage ne doit dépenser plus de 25% de son revenu disponible pour se loger.»

Vers une économie circulaire

Déi Lénk souhaite également que le gel temporaire de toute augmentation des loyers jusqu’à la fin de l’année, mesure décrétée en raison de la pandémie, soit étendu «au moins jusqu’au 31 décembre 2021». La santé, à propos de laquelle la crise a montré à quel point il était «indispensable» d’avoir un système de santé public de qualité, et l’emploi, sont les autres sujets que déi Lénk espère être pris à bras-le-corps par le gouvernement.

«Des milliers de personnes vont encore se retrouver au chômage à partir de janvier, les fermetures d’entreprises menaçant de nombreux emplois. La crise n’est pas encore finie. Nous proposons d’attacher à la transformation écologique, qui doit se faire rapidement, une garantie d’emploi avec l’État dans le rôle de l’employeur en dernier ressort. Une utilisation responsable des ressources et une manière de produire plus respectueuse de l’environnement nécessitent beaucoup de main-d’œuvre dans des secteurs comme l’économie circulaire ou l’agriculture, par exemple, qui doit commencer sa transition vers le bio. On jette l’argent par les fenêtres pour le space mining, or les ressources sont partiellement ici. Il faut les réutiliser et créer cette économie circulaire dont tout le monde parle mais qui n’est pas réalisée», déclare Marc Baum.

Quid du financement de toutes ces propositions ? «Nous estimons que les pauvres ont travaillé et ont été solidaires, alors que les riches pas du tout. C’est à eux de financer ces mesures maintenant», explique David Wagner. L’équité fiscale est en effet l’autre grand axe de propositions du parti, qui souhaite voir un retour de l’impôt sur la fortune (0,5% par an – la résidence principale et les épargnes à hauteur de 200 000 euros seraient toutefois exonérées). Déi Lénk aimerait en outre faire passer le taux maximal d’imposition – actuellement de 42% – à 48%. Sans oublier l’abolition de la franchise sur les bénéfices des dividendes, que la Gauche souhaite voir taxés dans leur intégralité.

Tatiana Salvan

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