[Football] Paul Philipp : «Nous nous montrerons généreux avec les joueurs»

Paul Philipp se retrouve confronté depuis peu à une chose qu’il n’imaginait sans doute jamais avoir à faire : envisager un Euro. Cela lui fait tout drôle.

Quel est votre sentiment au moment de monter dans cet avion pour Reykjavik ?

Paul Philipp : Que ce n’est pas un déplacement comme les autres pour deux raisons. Déjà, on rentre dans le money-time de ce groupe de qualification. Ensuite, on sort d’un 9-0 au Portugal. Les joueurs ont une chance de se rebiffer, mais alors que tout le monde parle surtout de la Slovaquie, moi je n’oublie pas que nos deux adversaires peuvent aussi revenir à un point de nous, vendredi soir.

L’objectif, sur cette semaine ?

Je pense qu’avec quatre points, on serait bien, on aurait fait un très grand pas. Mais plutôt 1 vendredi + 3 lundi, que 3+1. Je préfère qu’on gagne contre la Slovaquie, bien sûr !

Diriez-vous, comme votre capitaine, Laurent Jans, que l’on s’apprête à vivre la semaine la plus importante de l’histoire du football luxembourgeois ?

Oui, je dirais la même chose. On se doit de se rendre compte que l’on a peut-être une chance unique. Mais surtout en restant les pieds sur terre parce que selon moi, le 9-0 de Faro vient en partie de l’euphorie née trois jours plus tôt, après la victoire contre l’Islande. On se retrouve grâce à ce succès dans un moment que ni vous, ni moi, ni personne n’aurait pu imaginer.

Très concrètement, dans les couloirs de la FLF, se demande-t-on déjà comment faire en cas de qualification ?

Oui, on en parle. Mais en même temps, on n’en parle pas trop parce qu’on a peur de se porter la poisse. En même temps, maintenant, on va vite savoir. Si on doit en parler, cela pourrait déjà être le mois prochain.

Avec 4 pts – mais plutôt 1+3 que 3+1 –, on aurait fait un très grand pas

Avez-vous déjà contacté un peu l’UEFA afin de savoir ce qu’il vous fallait préparer, au cas où…?

On a déjà contacté l’UEFA oui, mais il faut bien entendu attendre que cela soit définitif pour avoir des réponses concrètes. Doit-on commencer à s’organiser pour un stage en juin ? Et si oui, où ? Au Luxembourg ? À l’étranger ? Cela ne servirait pas à grand-chose en tout cas d’aller vers une destination où il fera plus chaud qu’en Allemagne durant l’Euro…

Cela en fait, des sujets de préoccupation, sachant que vous pourriez aussi devoir vous organiser en urgence pour aller en Géorgie jouer les barrages de la Nations League…

Pour le moment, je m’inquiète surtout de l’évolution du classement de la Turquie, qui est la nation la mieux placée pour nous permettre de récupérer une place dans ces barrages. Après, les Géorgiens, on les a rencontrés quand leur équipe dame est venue jouer tout récemment au Grand-Duché. Ils nous ont dit que trouver un hôtel ne serait pas compliqué. Mais ils nous ont aussi fait comprendre qu’ils nous attendraient avec 50 000 spectateurs…

En ce mois d’octobre crucial, les primes de victoire sont-elles revues à la hausse ?

Non. Elles sont fixes du début à la fin de la campagne. Mais si jamais il y a qualification, je suis prêt à recevoir Laurent et la délégation des joueurs pour négocier la prime de qualification. Et on fera tout pour trouver très vite un arrangement.

Quelle sera l’épaisseur de votre enveloppe ?

C’est toute la question. On ne sait pas encore officiellement à combien se monte la prime de qualification distribuée par l’UEFA, mais j’avais entendu parler d’un montant proche du million d’euros (NDLR : c’est sans doute largement plus puisque la prime de qualification à l’Euro-2020 était de 9,5 millions). En l’état, il me semblerait normal que nous nous montrions généreux avec les joueurs. Après tout, c’est eux qui seraient allés la chercher, cette qualification! Pour nous, pour la fédération, j’espère que les sponsors se bousculeront et qu’il y aura aussi de bonnes nouvelles au niveau des droits télé.

On a le droit de vous demander à combien est la prime de victoire, sur ces éliminatoires de l’Euro-2024 12 ?

(Il sourit) Non, comprenez bien que je ne peux pas vous le dire.