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Le CSV leur tend la main

Au plus tard depuis les législatives d’octobre 2018, on sait que le CSV n’est plus le parti qui écrasait tout sur son «chemin sûr». Cette devise a fini par mener le camp chrétien-social en perdition. Le dernier gouvernement présidé par Jean-Claude Juncker a chuté en 2013 après une multitude d’affaires : Livange/Wickrange, Bommeleeër et SREL.
Six ans plus tard, le triptyque DP-LSAP-déi gréng, venu écarter le CSV du pouvoir, se prend lui aussi les pieds dans le tapis. La précipitation des premières années a fait place à une imprudence grandissante et même une certaine arrogance du pouvoir, qui est en train de plomber le projet du gouvernement de Xavier Bettel. Cette même arrogance a déjà fait couler le CSV. Affirmer aujourd’hui que «l’État CSV n’a jamais existé», comme l’a fait Frank Engel, samedi, ne change rien à ce constat.
Élu à la tête de son parti en janvier 2018, ce même Frank Engel a décidé de faire table rase du passé. «On nous demande toujours ce que nous avons omis de faire par le passé. Mais dès à présent, je veux obtenir des réponses aux problèmes qui se posent aujourd’hui», a lancé samedi l’ancien député européen. Juste au moment où les successeurs des Juncker et Frieden commencent eux aussi à traîner des casseroles, le CSV tend la main à un gouvernement décrié. Mais la frustration d’être tenu à l’écart semble avoir pris le dessus.
Sur le fond, Frank Engel a raison de dire qu’il faut revenir au travail politique proprement dit. Mais ni les attaques répétées du CSV ni l’attitude de blocage affichée par la majorité ne permettront de faire avancer les choses. Les propositions dans le domaine du logement ne semblent toutefois pas trop éloignées les unes des autres. Pourquoi donc ne pas accepter de travailler sur une des propositions de loi du CSV en la matière ? En fin de compte, DP, LSAP et déi gréng restent majoritaires et ont l’occasion de négocier des compromis valables. Avec cette attitude, le Parlement pourrait aussi redorer son blason. Des béni-oui-oui, qui ont toujours existé, ne sont pas dignes d’une véritable démocratie.

David Marques

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